La lettre dans la main, Syu parcourt les couloirs de la caserne à la recherche de la salle d'attente de l'infirmerie. Non, elle n'est pas malade, pas plus qu'elle ne désire passer l'examen médical que doivent normallement, subir les maréchaux. En bonne santé, elle l'est. Le contraire serait un comble, pour une herboriste et étudiante en médecine ! Oh, bien sûr, elle ne nie pas avoir besoin de quelques heures de sommeil, mais qui peut se vanter de dormir réellement tout son saoul ?
Enfin, elle trouve l'infirmerie. Et pousse quelques secondes plus tard, la porte de la salle d'attente. Vide, d'ailleurs. Tout le monde est-il passé, ou personne n'a jugé utile de consulter ? La rousse n'en a aucune idée, et peut lui chaux, à vrai dire. La raison de sa présence en ces lieux n'est autre qu'un rendez-vous prit avec Dame Patou. Søren n'a encore pas pu tenir sa langue et les dieux seuls savent comment, il en est venu à parler d'elle, Syuzanna, à cette femme. Pour quelle raison je vous prie ? Aucune idée ! Mais le résultat est là. Patou avait, dit-il, émis le souhait de la rencontrer. Deux lettres à Patou plus tard, Syu, piquée de curiosité, se retrouve donc là, à attendre.
Elle prend place sur un banc, en silence, le dos appuyé contre le mur de pierres. Quelques semaines auparavant... une huitaine peut-être ?, elle avait entendu parlé d'un poste de barbière vaquant à la caserne. Elle avait tenté de glâner quelques informations, mais avait laissé tomber. Pas que cela ne l'intéressait pas, nullement. Mais il y avait, selon les rumeurs qu'elle se targuait pourtant de n'écouter jamais, déjà une femme en lice. Une femme du nom de... de quoi déjà ? Hiancé ? Hiancy ? qui avait déjà pratiqué. Et la rumeur - qu'elle n'écoutait toujours pas - affirmait qu'on ferait de nouveau appel à elle. Normal, elle connaissait déjà le métier. Et personne ne semblait prêt à lui donner, à elle, Syu, la formation nécessaire. Alors...
Mais visiblement, ce n'est pas Hiancy ? Hiancé ? qui occupe le pose de barbière. Puisque c'est Dame Patou qui avait semblé intéressée par elle. Comme quoi, "On" se trompe souvent. Maudite rumeur !